Après la bataille d'Aboukir le Guillaume Tell a fait route vers Toulon poursuivi par les anglais. Il s'est arrêté à Malte où immédiatement la flotte anglaise a imposé un blocus.
Mais ce refuge n'est que provisoire car Décrès est conscient que bientôt les anglais débarqueront sur l'île et il lui faut regagner la France avant cela.. 2 frégates peuvent l'accompagner mais pour diverses raisons elles ne partiront pas avec lui et seront détruites lors de la chute de l'île en Aout 1800.
Le Guillaume Tell est le dernier navire pour la France avant l'assaut anglais, nombre de civils s'entassent à bord. Des bagages et du matériel s'ajoutent à bord diminuant les capacités de vitesse du navire. Décrès décide de profiter de la nuit sans lune du 30 au 31 Mars pour quitter le port de La Valette. L'appareillage se fait sans soucis.
Le Guillaume Tell une fois en mer est rapidement repéré par la frégate anglaise Pénélope qui par des tirs de canons et roquettes avertit les autres navires sur zone.
La frégate le prend en chasse et par de subtiles manœuvres en S sur l'arrière du navire français lui réduit un peu sa voilure.
Le lion, un 64 canons anglais, s'approche et échange quelques tirs avec le Guillaume Tell mais il est handicapé par la perte de son beaupré lors d'une récente collision et son équipage est réduit d'une centaine d'hommes. Sagement il va se laisser légèrement distancer car au loin apparait le FOUDROYANT, un 80 canons anglais. Les 2 navires anglais se mettent en formation et donnent la chasse au français.
La bataille va pouvoir commencer mais c'est l'instant où l'Histoire (avec un grand H) s'efface pour laisser place à notre histoire.
Il est 07H00, le jour s'est levé. La mer belle, le vent force 3 promettent une belle bataille
Les français gagnent s'ils parviennent à sortir de la carte ou à forcer un navire anglais à amener ses couleurs.
Les navires anglais sont très proches du français qui a perdu en capacité de vitesse. Inexorablement la distance qui les sépare se réduit.
Les navires sont bientôt bord à bord et le français décide de se rapprocher du Foudroyant mais ce faisant il se trouve sous le tir croisé des navires anglais et ne peut leur répliquer.
La bataille commence mal pour lui
Poursuivant sa manœuvre le Guillaume Tell coupe la route du Foudroyant qui le percute avec force, de nombreuses voiles tombent et il se retrouve pris en enfilade avant. Les 2 navires sont emmêlés. Pendant ce temps le Lion part sous le vent. La situation s'éclaircit pour les français.
Le Lion vire au plus près et réduit sa vitesse au maximum il parvient enfin à porter assistance au Foudroyant qui réussit à se démêler pendant ce temps
Les fusiliers des 2 80 échangent des tirs et les anglais précis réduisent le nombre de fusiliers français qui commencent à être moins efficace.
Lorsque les navires rechargent on entend les cris des mouettes. Le Foudroyant contrarié par les dérives ne parvient pas à se dégager du Guillaume Tell.
Les destructions subies sur les navires contrarient les équipages. Le moral des français est nettement plus atteint que celui des anglais et le rechargement des canons en est grandement affecté. Sa fréquence de tir est réduite.
Le Lion a réussi à se glisser sur l'avant du Guillaume Tell pour le prendre en enfilade. La situation du français se complique.
Le Foudroyant parvient enfin à manœuvrer et peut lancer une bordée sur le navire français mais la faiblesse de son tir (beaucoup de canoniers sont morts ou pas en état de combattre) provoque un changement de tactique de son capitaine qui décide de lancer les grappins et partir à l'abordage pour profiter de sa nette supériorité en fusiliers.
Cette menace oblige le capitaine du Guillaume Tell à ordonner l'abandon des canons pour repousser l'assaut. Les anglais ont l'avantage au début mais peu à peu avec le nombre les français parviennent à les repousser. Pendant cet abordage le Lion est réduit au silence et ne peut intervenir de peur de tirer sur ses compatriotes.
Mais sitôt les anglais refoulés sur leur navire il reprend son tir et parvient à démâter le français.
Une course contre la montre s'engage pour savoir qui amènera les couleurs le premier (Foudroyant ou Guillaume Tell).
Finalement complètement démoralisé les français amèneront les couleurs les premiers à 08H30. Le Foudroyant n'avait plus que quelques points de coque pour survivre.
Les anglais remportent la bataille comme ils l'ont fait dans la réalité où le Guillaume Tell après s'être bravement défendu amènera les couleurs vers 08H30.
Les anglais ont tiré au fusils remarquablement, résisté à tous les tests de moral de façon suspecte (étaient ils drogués ?)
La météo était bonne pour voir de belles manœuvres mais la collision a transformé cette bataille de mouvements annoncée en bataille de tranchée.
Le nombre a prévalu sur l'instinct.
Ainsi disparu le dernier survivant français de la bataille du Nil où les anglais ont gagné la suprématie sur mer.